Au nom de l’être humain

On est las des cosmovisions traditionnelles. Les écoles de philosophie et d’économie érigées en métaphysique présentent des signes de fatigue.
La logique paradoxale, le principe de l’incertitude, la physique quantique, l’ingénierie génétique, la révolution de la biologie, transforment notre imaginaire qui se commotionne par la révolution de la communication et de l’informatique.
Negroponte parle de la contre-culture qui émerge du paysage digital. «La technologie digitale peut être une force naturelle qui pourrait attirer vers une plus grande harmonie mondiale». Aujourd’hui pendant que les jeunes sont riches, les vieux sont déprotégés. Il y a un culte démesuré des jeunes, peut-être pour mieux les dominer.
Philippe Breton souligne les points de connexion qu’il y a entre le culte de l’Internet et le mouvement contre culturel qui avait animé les révoltes estudiantines des années soixante. Ginsberg, Kerouac, Watts, Kesey, Cassady, Leary ou Dylan ne sont pas totalement morts. Breton trouve une continuité entre le mouvement underground et Internet: la rupture avec le monde (drop out), des expériences initiatiques, la vies dans des communautés, l’envie de l’égalité et l’adhésion à la culture de la non violence et solidaire qui oblige à sortir dans les rues contre «la botte qui piétine le visage de quelqu’un» comme disait Orwell.
Les vagabonds célestes de Kerouac naviguent par les autoroutes (on the road) de la communication pour ne pas être dévorés par la consommisme d’un monde qui ne leur plaît pas, mais dont les conquêtes leurs sont utiles.
«La découverte, par expérience personnelle, de l’existence d’autres états de perception est souvent révolutionnaire; ça change la vie parce que ça change la vision du monde. La découverte de la relativité de la réalité et l’existence des états autres que le sommeil ou être éveillé, c’est la révolution intellectuelle du siècle ; une révolution mentale semblable a celle de Copernic, mais plus importante, parce qu’elle peut changer la vie humaine et la relation entre l’homme et la nature. La réalité n’est plus cet état imposé par le rationalisme et la science mécaniciste comme le seul valable ; la réalité est relative: Il y a des réalités différentes, qualitativement aussi différentes qu’être endormis ou être éveillés», écrit Luis Racionero.
Selon François Brune: «il y aura toujours pression des institutions pour rapeller à l’ordre tous ceux qui décident de vivre à leur manière». Il y aura des conflits lointains pour nous faire oublier les injustices proches de nous. Au nom de l’être humain humain nous devons refuser la tentation d’hurler comme des loup par peur d’être comme des agneaux, car il n’y a pas de libération collective sans la reconquête de la liberté intérieure.
L’espoir se trouve dans le cœur de chaque être humain qui lutte pour l’humanité.

José Carlos Gª Fajardo

Este artículo fue publicado en el Centro de Colaboraciones Solidarias (CCS) el 18/10/2004