Ecouter le cri des marginalisés

"Etre personne c’est la capacité de se donner aux autres et de se savoir partie de la création toute entière. Le passage d’être humain à personne est une attitude radicale qui tend a créer des espaces de rencontre et des climats de solidarité par la cohabitation ; conscients du fait que la communion est la plus haute expression de la nature humaine, puisqu’elle repose sur une volonté d’assumer une réalité plus authentique. Rien de plus éloigné de l’uniformité et de l’individualisme qui se base sur un égoïsme myope de longue date habitué à confondre les moyens et avec les fins, qui utilise tout au nom de l’utilité comme seul critère valable pour obtenir un triomphe qui n’a rien à voir avec le succès, dans le sens de sortir de soi-même pour aller à la rencontre des autres pour marcher ensemble. Le bonheur personnel est lié à la perfection de l’humanité toute entière, à la maturation de tout ce qui existe et à cette attitude de pauvreté noble face à la vie qui nous anime à « vivre avec modestie et à penser avec grandeur d’esprit ».

Les pouvoirs en place dans les universités comme dans les secteurs économique et politique, nous bombardent avec des théories et des modèles, et nous imposent des doctrines qui menacent de noyer notre liberté de choisir, d’être et copartager. Ils ne nous laissent même pas le droit de nous tromper. Il y a des gens qui prétendent savoir et connaître tout, a fin de tout organiser. Heureusement nous qui parions pour la solidarité nous sommes de plus en plus nombreux, prêts à partager le sort des autres dans la conviction que, a la fin, il doit être vrai que tous les hommes nous participons dans un projet commun. Il faut sauver la terre sur laquelle nous vivons et avec laquelle nous respirons une aventure cosmique, comme l’avait suggéré le chef Seattle. Communauté n’est pas uniformité, de la même manière que l’universalité n’est pas syncrétisme, mais plutôt le dialogue créateur dans un pluralisme sain. L’unité est une projection vers l’avenir qui nous amène à accepter comme propres les besoins d’autrui et à unir nos efforts pour lutter pour la condition humaine qui exige la dignité comme garantie d’une liberté authentique. Non pas la liberté de mourir de faim. On ne doit pas prendre les autres pour des adversaires ou d’ennemies. Les autres sont l’expression la plus sûre de ma personnalité comme être humain. Etre pour les autres nous ramène notre visage originaire et nous achemine vers l’identité perdue. Ainsi nous serions en syntonie avec ces millions de personnes qui souffrent de la faim, la misère, la douleur, la marginalisation et la solitude.

José Carlos Gª Fajardo

Este artículo fue publicado en el Centro de Colaboraciones Solidarias (CCS) el 14/06/2004