Parrainages confus
Dans le langage courrant, on utilise des expressions qui mènent des charges affectives ayant à voir avec notre vision du monde, même si l'on ne conserve pas des pratiques religieuses. Pendant des siècles, en Occident comme encore en Orient, on ne pouvait pas séparer la religion de la culture quoique c'est légitime de les distinguer. La religion conférait à la culture son dernier sens, en même temps que la culture prêtait à la religion son langage. Tout langage est culturellement conditionné et toute culture est informée par une dernière vision de la réalité. Les gens ne savent plus ce qu'ils disent quand ils emploient des mots comme "parrainage" et ils les réduisent au compromis de payer une quantité d'argent déterminée avec des fins bénéfiques. Souvent, ce gèste allège la tension que produisent les nouvelles des catastrophes naturelles, des victimes des guerres, de la famine, des carences sanitaires ou de l'éducation, parfaitement contrôlables d'accord avec les Informes des Agences Internationnales les plus solvables: PNUD, UNESCO, OMS, FAO, UNICEF. Il paraît plus facile de se dégager d'une quantité d'argent que de se demander par les causes de ces injustices, de ces modèles de développement ou de ces systèmes socio-politiques qui produisent des victimes innocentes, des peuples opprimés, des régions exploitées, pourque à peine un cinquième de l'humanité, maintienne un croissement économique qu'ils confondent avec son bien-être. Ils oublient que la solidarité universelle est un impératif éthique qui dépasse n'importe quel phénomène religieux surgi dans le temps, et que c'est le produit d'une réalité qui ne plaît pas ou d'une sublimation de peurs de l'inconnu qui arrivent à se transformer en mythes que l'on finissent par croire. Au pouvoir des religions le succède celui de l'État souverain et celle des institutions. Maintenant ce sont des groupes économiques et financiers ceux qui dictent ses politiques aux États et, par ricochet, aux associations civiles qui, avec sa meilleure volonté, peuvent servir de contre-feu à ses inhumains projets de développement. Depuis une trentaine d'années, on assiste à la prolifération des associations humanitaires qui parient en faveur de la justice sociale en dehors des frontières et des intérêts de ces groupes de pression qui décident, aujourd'hui, les politiques des états. Près de cette encourageante réaction sociale, il y a des groupes confessionnels, politiques et d'intérêts qui profitent des sentiments à travers les "parrainages" des enfants jouant avec le subconscient religieux, pour obtenir des fonds de douteuse administration. Ils peuvent faire du mal parce que l'éspérance n'est pas du futur mais de l'invisible, et personne n'a le droit de cacher, sous nobles sentiments, intérêts des gens inhumains qui confondent valeur avec prix, et développement avec croissements économiques décontrôlés. |
José Carlos Gª Fajardo
Este artículo fue publicado en el Centro de Colaboraciones Solidarias (CCS) el 10/05/2004